Ce matin le ciel est tangent, il y a du soleil mais caché derrière un voile blanc. On prend notre petit déjeuner et on se dépêche de faire une lessive car la Mongolie arrive et il faut que tout soit propre. A 10 , en bons élèves, nous sommes prêts pour notre tour du sud de l’île mais Ania (la fille de la patronne qui parle un peu anglais), nous dit que notre chauffeur ne sera là que vers 11h. Tant pis !
On en profite pour mettre un peu plus à jour le site internet et on demande à Ania vers quelle heure le mini bus vient nous chercher demain pour nous ramener à Irkoustk. Réponse : 13h, ce qui veut dire une arrivée vers 18-19h, ça met tous nos plans à l’eau, on espérait faire des courses pour le transmongolien, laver les cheveux des filles et charger tout le matériel électronique. Du coup, ça sera juste des courses si c’est encore ouvert et on chargera pendant la nuit le plus important.
Vers 11h, notre chauffeur (qu’on appellera Youri car on ne saura jamais son vrai nom) arrive. On embarque dans notre véhicule, un pick up ouvert avec un toit et des bâches pour nous protéger du vent. Les filles en reste bouche bée et l’idée leur plait bien.
On s’installe avec nos amis du jour, que des russes (ce qui en soit ne nous dérange pas, mais Youri ne fera aucun effort pour communiquer avec nous).
On commence le tour par une énorme montée où il faut se tenir pour ne pas tomber sur les autres, heureusement, il y a des ceintures pour retenir les filles et surtout Gabrielle qui ne touche pas le sol. On arrive en haut d’une petite colline qui nous permet d’admirer l’île. On voit le village, le lac et même le rocher du Shaman qui paraît minuscule vu d’ici.
On reprend la route et on passe vers une retenue d’eau fermée par un banc de sable. On trouve ça sympa et on se dit que le traverser à pieds comme le font tous les russes va être sympa, mais on le dépasse et on grimpe sur la colline voisine. On se retrouve au milieu d’un champ de « tour de caillou », comme font les chinois un peu partout où ils passent. Youri explique un truc en russe et on entend juste le mot shaman, on se dit donc que ce n’est pas les chinois qui ont fait ça, mais des shamans de l’île. Mystère et boulle de gomme (on cherchera sur internet) ! C’est quand même assez joli et curieux et en prime, on domine notre petite avancée d’eau qui est sympa à voir d’au dessus. On remonte en camion et on roule vers l’est, à travers champs et forêts. On monte et on descend des chemins qui nous semblent impraticables de loin et pourtant tranquillement le camion monte comme un tire fesse, mètre par mètre. Les filles et Maéva ne sont pas méga rassurées par les bruits du moteur mais on arrive entier. Nous sommes de l’autre côté de l’île dans sa largeur. On est seul au monde en haut de grandes falaises qui tombent à pic dans le lac. C’est beau à voir, on se croirait en Bretagne. En faite la Russie nous rappelle beaucoup de paysages croisés en voyage, il faut dire qu’avec un pays aussi grand, on ne peut que voir des paysages différents.
On pense que nous allons manger ici, mais malgré l’heure avancée (13h40) on repart. On arrive enfin vers notre lieu de pique-nique, une petite plage de sable dans une belle crique. On fait un petit tour le temps que Youri prépare la soupe de sardine. Au milieu de ce grand espace nu, il y a une petite cabane en bois qui trône au milieu, ce sont des toilettes, enfin un trou avec 3 planches de bois autour pour te cacher et ça a bien fait rire les filles quand elles y sont allées. On fait un petit concours de ricochets pour patienter. A 15h, il est enfin l’heure de manger, il faut dire que Youri devait en avoir marre de voir les filles lui tourner autour comme des rapaces mais elles avaient vraiment faim.
La soupe est bonne mais les arrêtes de la sardine compliquent un peu la chose, d’autant que nous n’avons pas de siège. On est donc debout, un bol de soupe brûlant dans une main et une grosse cuillère dans l’autre pour enlever ces fichues arrêtes. Ca doit être sympa à voir de l’extérieur. Le repas se termine par de bons petits gâteaux que les filles ont pillés pour se remplir le ventre car la soupe c’est pas trop leur truc.
On remonte dans le camion pour monter vers trois petits pics rocheux que l’on peut escalader. On se croirait dans le seigneur des anneaux « bienvenue au Mordor ». Puis on repart pour notre dernier arrêt, le sommet d’une colline qui nous permet de surplomber une mer de nuage. Et oui, le temps s’est recouvert après une rapide éclaircie et du coup on ne voit pas plus loin que les collines alentours. C’est dommage car Maéva pense que l’on devrait voir le lac des 2 côtés mais nul ne le saura. Tant pis !
Le chemin du retour est un peu long et froid, mais cette journée valait le coup. On est tous bien fatigués en arrivant mais on file sous la douche pour s’enlever la couche de poussière qui nous maquille le visage et après un bon repas (on n’a jamais été déçu par Olga, enfin ses cuisinières), on file sous les draps pour se réchauffer. Ce soir, comme pour nous dire qu’il est tant de partir, la pluie fait son apparition. Demain on quitte Kuzhir, direction Irkoutsk.
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