Déjà 1 mois depuis le départ, on ne veut pas le fêter car cela nous rapproche de la fin, même si c’est encore loin on en convient.
Vers 10h, on prend la voiture pour aller à une fête locale.
Les nomades du coin ont construit une salle commune en dur pour pouvoir se réunir et prendre des décisions pour la communauté et, aujourd’hui, c’est l’inauguration.
Attention, ce n’est pas une petite fête car il y aura le député qui vient avec des médecins pour faire des consultations gratuites, des chanteurs pour l’animation et toutes sa suite (conducteurs, gardes…).
En arrivant, forcement, on devient l’animation principale.
On doit boire le thé au lait (bof !), le lait de jument (bof ! bof !), manger le fromage caillé-séché (bof ! bof! bof !) mais en contrepartie, il y a des fruits.
Après plusieurs jours sans, ça fait un bien fou surtout aux filles qui reprennent un peu de sucre et de force.
Rassurez-vous, elles n’étaient pas au bord de l’évanouissement non plus !
Il y a du raisin, des mandarines et des pêches.
Tous les habitants de la région défilent sous nos yeux, ils sont tous sur leur 31, certains en costumes traditionels, d’autres en costumes plus contemporains, un vrai défilé.
En suivant, nous allons visité la nouvelle maison.
Bon, c’est de la maçonnerie de débutant, il n’y a pas de joint au carrelage, le PVC des fenêtres a été cassé pour rentrer dans les ouvertures au mur…mais ils en sont fiers et c’est quand même pas mal.
Rapidement, le député et sa cour arrivent à bord de gros hummers noirs.
Bien sûr, il salue tout le monde, nous y compris.
Il nous parle un peu anglais et nous explique qu’il a été ministre des affaires étrangères et qu’il a déjà été à l’Elysée.
Puis on le suit à l’intérieur, où commence les mondanitées.
En Mongolie, cela consiste en l’échange de petites fioles qui contiennent du tabac en poudre.
Il faut la tendre avec la main droite, en placant sa main gauche sous son coude droit.
Celui qui la reçoit l’observe car cela reflète le rang social, puis il l’ouvre et prend la petite spatule qui est sous le bouchon et renifle le tabac qui est dessus en le posant entre la base de son pouce et de son index.
Les tabatières sont toutes très différentes, certaines sont en or, d’autres en argent et on en voit même en ivoire.
En tant qu’homme, Alex doit se plier au rituel avec les 2 ou 3 personnes autour de lui.
Puis on lui refile encore du lait de jument fermenté.
Maintenant on a la technique, on trempe les lèvres mais on ne les ouvrent pas. Astucieux !
Les filles ont reperé un saladier de bonbons devant le député et ne savent pas comment y accéder.
La solution viendra d’elle même quand Gouache leur fera chanter Mamo Naachi (désolé pour l’orthographe), une chanson en mongole qu’elles ont appris avec lui.
Le député est tellement content qu’il leur donne une grosse poignée à chacune.
Du coup, elle enchaîne avec le poème de Gouache sur Alex.
La traduction : Mon papa, il a un nez comme le bouquetin, il est fort comme l’aigle, il a le crâne comme le boeuf (en gros il est chauve), mais je l’aime quand même.
L’assemblée se marre bien, y compris une journaliste et des mecs qui filmaient les filles.
On ressort un peu de la maison pour observer les festivités qui se préparent quand Gouache nous propose de goutter le barbecue Mongol.
Bien sûr, même si c’est du mouton, on est les choubidous donc on accepte avec enthousiasme.
On arrive devant une bourriche à lait remplie de mouton, de jus et de pierres chaudes.
La tradition veut que l’on prenne une de ces pierres et qu’on se la passe sur les mains pour que le chaud et le gras appuye sur des points d’acupuncture.
C’est parti !
On est luisant de gras, mais on a gagné notre gros bol de mouton et des petites pommes de terres grenailles.
C’est un délice et même Gabrielle se régale.
Nous terminons notre premier repas juste avant d’être invités dans la maison pour manger de la soupe au mouton.
Bien sûr, avant,il faut boire le lait de jument fermentée.
On termine notre deuxième repas et là, on sort car sinon on va exploser.
La course de chevaux organisée pour l’inauguration touche à sa fin et tout le monde se rassemble vers l’arrivée pour voir ça.
En Mongolie, les jockeys sont, le plus souvent, des enfants de 8-9 ans mais ce n’est pas pour ça que les chevaux vont plus doucement.
En plus, ils montent sans selle, aïe !
Les festivités continuent avec les discours officiels et les chanteurs, le tout sous l’oeil des caméras de télé.
Si vous cherchez ce reportage, vous nous verrez peut être.
Baaska nous explique que ce député est en campagne pour une réélection et que ce film publicitaire lui servira aussi.
Pendant les discours, on en profite pour prendre notre repas officiel, celui cuisiné par la famille chez qui on dort, ce n’est que le troisième de la matinée.
Bien sûr, c’est encore du mouton, ce qui augmente le chiffre de notre génocide ovin.
Pour la digestion, rien de tel qu’un tournoi de lutte Mongole.
Plus on y réfléchit, plus on se dit que cette journée est surréaliste.
Les lutteurs, les vrais, sont en costumes traditionnels (cf photo).
On dit les vrais car il manque un peu de monde pour un tournoi entier et il laisse donc tout le monde s’inscrire, enfants compris.
Nous aurons le plaisir de supporter Uchral, mais pour 3 min seuleument avant qu’il ne se fasse retourner comme une crêpe.
Les combats sont plus ou moins longs mais ils nous réservent quand même quelques surprises.
Avant les demi finales, il y a une entracte pendant laquelle on remet les médailles pour la course de chevaux.
Le gagnant repart avec un poulain, rien que ça !
Les filles en profitent pour aller au stand de friandises, c’est une voiture dont le coffre est rempli de toutes sortes de bonbons, gateaux, chips et boissons.
La finale se finit assez vite et notre favori se fait battre juste devant nos yeux.
Après la remise de prix (argent au vainqueur et mouton au second), on rentre à la yourte.
Les filles sont exténuées mais tentent de faire durer les débats et ce qui doit arriver arrive, tout le monde pleure de colère, de fatigue ou juste comme ça.
Bref, ce soir, on se couche tôt.

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