On se lève aux aurores pour pouvoir aller marcher dans le parc de Sobaeksan. Hier soir, avant de dormir, on a choisi de tenter une rando de 12kms avec un dénivelé de 1080 mètres. On fait quelques courses pour le pique nique et on attend notre bus à l’arrêt de bus. Le premier qui passe n’est pas le bon, d’après le chauffeur et le prochain qui devait arriver 17 minutes plus tard vient de disparaître de l’écran. Ah oui ! En Corée du sud, à l’arrêt de bus, tu as un écran avec les numéros des prochains bus, le temps avant leur arrivée et leur position dès qu’ils arrivent dans les 5 arrêts précédents le notre.

Bon, du coup, on ne sait pas trop si il faut attendre ou non et on se décide à prendre un taxi qui ne nous coûtera pas beaucoup plus cher.

En plus, cela nous permet d’arriver au parc 30 min avant ce que l’on avait prévu. Le soleil se lève tranquillement et il n’y a pas trop de monde bien qu’on soit un samedi. Toutes les conditions sont réunies pour que la rando soit bonne.

On commence en suivant un petit ruisseau à l’eau aussi claire qu’à Séoraksan. C’est la particularité de la Corée !

Le chemin monte progressivement : pas de passage trop violent avec des volées de marches interminables, seulement une montée qui ne s’arrête jamais. Ce n’est pas trop dur physiquement mais le mental en prend un coup car à chaque fois qu’on pense voir un plat pour reposer les jambes, en fait, cela continue de monter.

On monte dans la forêt en suivant ce petit ruisseau, les arbres ont commencé à changer de couleurs et on peut voir quelques érables rouges, ça nous fait avancer car on espère qu’en prenant de l’altitude, cela va s’intensifier.

On a commencé à 8h, nous étions à 363 mètres de dénivelé.

Tout le monde monte à son rythme, certains parlent tout le temps (les filles pour ne pas les citer) et certains se battent pour pousser leur limite.

On essuie quelques coups de mou avec des « bon là on n’y arrivera pas, on redescend », mais on sait bien que ce sont des paroles en l’air et que maintenant qu’on s’est lancé le défi, on va le relever.

Régulièrement, on croise des panneaux qui nous indiquent les distances parcourues et restantes et le dénivelé.

Parfois c’est encourageant, d’autres fois c’est la déception mais la volonté ne faiblit pas pour autant.

On passe les différents paliers : les 581 mètres de la rando au Séoraksan, les 800 mètres de notre future rando en Nouvelle-zélande, les 1000 m symbolique et on arrive enfin à la dernière partie de la marche. Il nous reste 600 mètres de faux plat en suivant la crête avec une superbe vue à 360°.

Tout le monde a un regain d’énergie et on rigole bien, les poulettes termineront même avec leurs MP3 sur les oreilles. Le soleil est là et la vue nous permet de voir les feuilles rougies dans la vallée et la rivière tout en bas.

Tous les coréens que l’on croise félicitent les filles et bien sûr, elles ont droit à leur petit gâteau offert par les randonneurs suréquipés.

La dernière ligne droite est une volée de marche vers le sommet (Birobong peak) à 1439 mètres.

Les filles sont un peu fatiguées mais on dirait que pour elles c’est normal, de notre côté, on est super fier car c’est une grande première pour nous et on ne pensait pas en être capables.

Il ne nous aura fallut que 3h30 !

On fait notre photo souvenir devant le caillou qui marque le sommet et on fait quelques photos du paysage avant de s’installer pour manger.

A peine les sandwichs ouverts, on découvre que le temps est entrain de changer à la vitesse grand V et ce qui nous arrive dessus est tout noir.

Il est tôt et après avoir manger un peu de sucre pour se redonner des forces, on décide de redescendre avant la possible pluie et de finir le repas en bas.

La descente se fait par un autre côté, la montée était à 18%, la descente se fera à 20%, ce qui veut dire plus raide, mais plus court !

On marche encore un peu sur la crête (où l’on atteint les 1444 mètres!), avant de nous lancer dans les 5 kms qui nous séparent du parking.

Sur le trajet, tous les coréens qui sont sur la montée, s’étonnent de voir les filles redescendre, ils les félicitent tous. Ça fait chaud au cœur car ça veut dire qu’elles ont fait quelque chose de pas commun ici en Corée.

On essaye d’avancer vite car le bus pour Danyang ne passe que toutes les 2h à ce parking là et le prochain est pour 13h50 soit 2h après notre départ du sommet.

C’est un peu casse gueule car on marche sur des aiguilles de pins. C’est bizarre mais de ce côté de la montagne, point d’érable ou de chêne mais des conifères !

Par ce chemin, les panneaux altimétriques sont clairement déprimants car ils ne diminuent pas et on a l’impression de se traîner alors qu’on y va bien.

On avance à un bon rythme mais quand la montre affiche 13h50, il nous reste 1 km et un dénivelé de 280 mètres.

On se fait une raison et on se dit qu’on aura le temps de finir le pique nique. Le soleil réapparaît par intermittence et pas une seule goutte de pluie en vue.

En arrivant au parking, le miracle se produit, il y a un taxi qui est là, juste pour nous. On s’y engouffre et on prend le vent par la fenêtre ouverte en admirant le sommet que l’on vient de gravir.

Ok, on en fait un peu beaucoup, mais pour nous c’est un exploit !

En arrivant à l’hôtel on finit le repas, on se douche et histoire de ne pas s’encroûter jusqu’à ce soir, on ressort pour offrir une glace à nos championnes.

Elles la dégustent en marchant le long de la rivière en cherchant un resto pour ce soir.

On se rabat finalement sur une pizza à emporter car on ne se sent pas de ressortir encore une fois.

On mange à peine, l’effort, le repas tardif et la fatigue nous rattrapent un peu.

On se couche tôt, en sachant que le réveil sera aussi un peu avancé, mais les jambes et la tête réclament la position horizontale.

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