On se lève tôt ce matin car nous avons RDV. On se prépare, on commande le petit déjeuner puis…ben on attend car au Laos, les gens sont tranquilles. Finalement, le petit déjeuner mettra 45 minutes à arriver. Heureusement, on avait un peu anticipé et notre chauffeur est un peu en retard. Les nuages sont très bas et il pleut beaucoup, d’où le retard.

Vers 9h20, on monte dans le mini bus qui va nous mener au village de notre hôte. Nous sommes dans un groupe avec un couple et une petite vieille. Il s’avère qu’ils sont belges flamands mais parlent bien français tous les 3. Heureusement, on avait rien dit d’horrible sur eux.

Le village est à 27 kms et au bout d’une piste. Ça nous rappelle nos trajets d’il y a 10 ans.

A peine arrivés, on choisit les activités que l’on veut faire pour la journée. On a le choix entre tressage de bambou, fabrication de papier et teinture de tissu. Normalement, on peut aussi tisser, mais aujourd’hui, c’est un jour férié et personne ne sort de chez lui, y compris les dames qui montrent le tissage. Qu’a cela ne tienne, on choisit le papier et la teinture.

On commence par couper des jeunes poussent d’arbre dans le jardin de notre hôte. En même temps, ça l’aide à désherber !

Ensuite, on doit éplucher les bouts de tronc. L’écorce s’enlève hyper facilement et on la récupère. Le bâton en lui-même servira pour le feu.

La seconde étape est de séparer l’écorce marron de la couche un peu souple qui y est accolée. On espère que vous suivez, sinon, il y a toujours les photos.

Pour la première fois de leur vie, les poulettes ont le droit de manipuler une machette. Résultat des courses, 10 doigts chacune, une activités faite dans la bonne humeur et une frayeur modérée pour Maéva.

Ces écorces souples sont mises à bouillir pour les attendrir encore plus.

Pendant ce temps, on peut profiter du bébé dernier né qui a 5 mois.

Et petit bonus, sa marraine nous montre des plants de coton et comment le débarrasser de ses impuretés avec un machine à rouleau.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin, elle nous montre aussi comment peigner le coton, le rouler et le filer. Bref, on a quasiment fait l’activité de tissage ! Cool, car les filles apprécient beaucoup ça.

Pour finir la cuisson, il faut ajouter des cendres, nous voilà bon pour tamiser un sac de cendres afin d’enlever les gros bouts et les impuretés.

Après 40 minutes supplémentaires, on rince les bouts d’écorces et on les écrasent à l’aide d’un maillet en bois sur une grosse pierre plate. Cela nous donne de la pâte de papier, enfin presque !

On remet le tout dans l’eau et on brise les fibres avec un bâton à dents.

Et voilà, notre mixture de sorcière est prête.

Les poulettes ramassent des fleurs et des feuilles que nous allons mettre dans le papier.

On prend un grand cadre en bois avec du grillage très fin au milieu et on pose dans l’eau. On y verse un peu de notre potion et on répartit les fibres de bois un peu partout. On ajoute nos feuilles et fleurs et on sort le cadre de l’eau. Il ne reste qu’à laisser sécher au soleil. Et oui, on a bien dit soleil, car il est enfin revenu !

Après toutes ces émotions, nous passons à table. Nous avons droit à du poisson et du sticky rice. C’est parfait.

Le programme de l’après midi est un peu moins chargé. On choisit la couleur que l’on préfère dans le panel et on prend une écharpe en tissu que nous allons teindre. Pour commencer, on la lave et on la bat, pour attendrir les fibres et homogénéiser la couleur.

Pour Gabrielle ce sera rose, pour Louise bleu claire, pour Maéva bleu foncé et pour Alex vert.

Le principe est simple, toute les couleurs sont obtenues avec des pigments naturels.

Le bleu se fait avec de l’indigo obtenu avec des feuilles macérées et un genre d’argile. Pour y tremper les tissus, nous enfilons des gants car la teinture met 3 jours à partir sur la peau. Maéva, Louise et Alex trempe leur tissu dans les pots en terre cuite contenant l’indigo. Alors pourquoi Alex aussi ? Et bien car le vert c’est du bleu avec du jaune. Tout simplement !

Pour faire le jaune, c’est de la feuille de manguier bouillie avec un peu de pierre d’alun comme catalyseur. Et pour le rose, c’est de l’écorce de jackier.

Chacun teint son tissu sur lequel nous avons nouer des bouts de ficelle plastique afin de réaliser des formes qui resteront blanches.

Le résultat est bluffant. On adore tous !

On met les tissus à sécher pendant le goûter, de la papaya salade !

Puis on fait un tour de village avec notre guide local car nous avons fait tout cela dans sa maison.

Dans chaque maison, il y a un métier à tisser et des fils teints en train de sécher.

On dit merci et aurevoir à tout le monde et on reprend le mini bus pour Nong Khiaw. Il est près de 18h quand on arrive et on est claqué. On file manger directement. On croise lespetitsaventuriersauvietnam avec qui on discute un peu mais nous les recroiserons dans les jours à venir. On prend rapidement congé car nos yeux se ferment tout seul. Et personne ne se fait prier pour aller au lit.

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