Ce matin, le chauffeur nous récupère à 8h. Il a des supers chaussures montantes et avec nos chaussures de marche basses, on fait un peu pâle figure. Il nous explique qu’il peut y avoir des sangsues et qu’il faut que nous mettions nos bas de pantalons dans nos chaussettes. Nous voici donc tous avec un papy style !
On grimpe en voiture et c’est parti pour 1 heure de route. Puis sans crier garde, il tourne dans un petit chemin et s’arrête près d’une petite cahute en béton. Il y a 4 gars un peu louche qui attendent. Le chauffeur va leur parler et deux d’entre eux montent sur une moto et partent sur le chemin. On comprendra plus tard que l’un d’eux est notre guide et que le second est un peu le chef.
On prend un chemin digne de la Mongolie dans ses plus mauvais jours et aussi soudainement que tout à l’heure, on se gare sur le bord du chemin.
C’est ici que commence notre quête de la Raflesia, la plus grosse fleur du monde. A savoir que c’est un parasite, donc pas d’arbuste ou autre sur lequel pousser. C’est plutôt comme un champignon qui peut pousser n’importe où. C’est pourquoi il est assez dur de la trouver. D’autant qu’elle met entre 15 et 22 mois pour fleurir et ne reste ouverte que 4 ou 5 jours avant de mourir.
Bref, on serait très chanceux d’en voir une même si le chauffeur nous a certifié qu’il y en avait une.
On prend tous un bâton de marche en bambou et nous commençons notre marche dans la jungle. Au début, la jungle est en faite un chemin de marche avec des tuyaux d’eau énormes tout le long qui servent à irriguer les plantations de fruits et légumes qui dénaturent le paysage.
Le chemin est très boueux et glissant, non pas parce qu’il a plu mais car la plupart de ces tuyaux sont percés et déversent des centaines de litres d’eau par jour sur le chemin.
En gros, au bout de 5 minutes, nos chaussures sont déjà maculées de boue.
On s’enfonce de plus en plus dans la jungle en passant par des ponts en bambou sommaires, des pentes un peu raides mais tout le monde tient bon. En particulier les filles qui sont super impatientes de voir une Raflesia.
Sur le chemin, nous verrons les restes d’une Raflésia décomposée, deux bourgeons de fleurs et une qui vient de mourir (elle garde encore la forme de la fleur ouverte mais est toute marron).
On avance bien et au bout de 1h10, nous voilà devant un obstacle, un cours d’eau nous barre le passage. Notre guide local traverse tranquille, lui est en tongs. Mais pour nous, les solutions ne sont pas nombreuses, tenter la traversée sur des rochers glissants ou enlever les chaussures et les chaussettes et se jeter à l’eau. Alex choisit l’option pieds dans l’eau. Il porte les filles pour les faire traverser car même avec les jambes de pantalon relevées, elles auraient été trempées. Puis Maéva enlève ses chaussettes et là, c’est le drame. Elle découvre une micro sangsue sur sa cheville et commence un peu à paniquer. Alex l’attrape et lui enlève en bon mari qu’il est. L’incident est clos et tout le monde a traversé sans encombre, y compris mamie Martine.
On fait une dernière grimpette et nous voici arrivés devant une Raflesia de 60 cm en fleur.
C’est un spectacle saisissant. Tout le monde la regarde, même notre chauffeur. L’intérieur est superbe et on vous invite à voir les photos pour vous en rendre compte. Chacun fait une photo avec et on peut lire la satisfaction sur tous les visages.
On l’a eu notre Raflésia. C’est drôle comme le voyage amène à apprécier plein de nouvelles choses. Si 15 ans en arrière, on nous avait dit qu’on ferait une rando de 3 heures aller-retour dans la jungle pour une fleur, on aurait bien ri et nous voici ici !
On en profite bien, puis c’est le chemin retour. Même cirque au cours d’eau et Maéva se rend compte qu’elle s’est fait mordre par une autre sangsue. La poissarde est dans la place !
En arrivant à la voiture, on tente d’essuyer un peu nos chaussures, mais c’est mission impossible.
On paye notre guide local et on prend le chemin du retour.
A l’aller, nous avions mis 1h, là, il nous en faudra presque 3. Nous sommes Dimanche et c’est les vacances du nouvel an chinois. La seule route qui traverse Tanah Rata est donc blindée de monde. Le bouchon est immense, tellement que vers 13h30, le chauffeur nous arrête dans un resto en bord de route pour manger.
Nous arrivons vers 15H30 à l’hôtel. Une bonne douche pour se décrasser et chercher les éventuelles sangsues. Mamie Martine a tiré le jackpot avec une sangsue qui a éclatée sur son T-Shirt, qui est plein de sang et Alex en tue une en enlevant sa chaussette. Les seules épargnées sont les poulettes et tant mieux car elles commençaient déjà à angoisser en pensant qu’une petite bête leur suçait le sang.
On se fait le reste de l’après midi tranquille entre dessin animé, discussion et jeux.
Pour le soir, on retourne au resto du premier soir pour manger un peu occidental car Gabrielle commence à saturer de l’indien.
On rentre vite se coucher car demain, on prend le bus pour Penang et la route promet d’être longue avec ces satanées vacances !
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